HMS Beagle, aux origines de Darwin de Fabien Grolleau et Jérémie Royer

le

Résumé :

Londres, 1831. Le jeune Charles Darwin, impatient d’embarquer pour le périple de sa vie, prend place sur le HMS Beagle. Le voyage vers des contrées lointaines pleines de promesses sera aussi fait de multiples épreuves. Tandis que ses découvertes sur la faune et la flore le comblent d’admiration et de confusion, la fréquentation d’esclavagistes va le pousser à questionner les principes humanistes de ses contemporains. Un voyage formateur pour l’homme et révolutionnaire pour la science.

Avis :

Cette BD retranscrit une partie du voyage scientifique du H.M.S Beagle qui mena Darwin a concevoir sa théorie de l’évolution. Les auteurs ont choisis de ne parlait que de certaines étapes du voyage de Darwin, permettant d’illustrer les différentes facettes de cet homme. Le scientifique, l’humaniste convaincu mais aussi le petit bourgeois bien dans son temps. Ainsi, on commence par découvrir que Darwin souffrait aussi du mal de mer, ce qui est cocasse quand on s’engage pour un tour du monde de deux ans. Engagement qui s’est fait un peu par hasard, puisqu’il était en réalité là plus pour divertir le capitaine, que pour réellement faire un travail scientifique. Il avait d’ailleurs prévu d’être pasteur à son retour.

Chaque moment de l’expédition est décrit avec attention, chaque moment montre une avancée dans la théorie de l’évolution. Les découvertes de Darwin sont impressionnantes pour l’époque, et les lettres de sa famille nous permettent de replacer l’importance historique qu’a eue sa collecte d’échantillons et la place de premier plan que va prendre Darwin dans la communauté scientifique de l’époque. Des insectes, fossiles, mais aussi des oiseaux, tout cela envoyé par centaine à l’université d’Oxford et au British muséum, et que l’on peut encore admirer au musée.

Les dessins sont colorés et vivants et les teintes de couleurs rendent bien les sentiments de Darwin. Une palette très colorée au Brésil, terre des ethnologues, où la forêt luxuriante est mise en valeur et des touches marrons sombrent quand on évoque l’esclavage. Plusieurs passages montrent l’humanisme de Darwin, notamment son passage au Brésil. Il était contre l’esclavage, et ne pensait pas que l’homme blanc était au-dessus des autres. Une idée trop nouvelle pour les hommes de l’époque et notamment le capitaine du H.M.S Beagle pro-esclavage. Cela engendrera une dispute entre lui et le capitaine du vaisseau. Les tons sombres sont aussi là pour évoquer la Patagonie, un hiver difficile pour l’équipage, obligé de rester à Port Famine et de faire des réparations sur le bateau.

Les auteurs évoquent aussi la vie des trois Indiens recueillie par le capitaine, et qui devait christianiser les peuples indigènes de Patagonie. Ce qui n’aura pas lieu, et leur destin se perdront dans les méandres de l’histoire. Ont-ils eu une vie longue et heureuse, personne ne saurait le dire ? Le capitaine n’ayant pas jugé nécessaire de s’occuper de leur cas quand leur mission échoua.

Je conseille vraiment de lire ce roman graphique, qui en un seul tome dépeint le personnage de Darwin, et met en avant ce que sa pensée avait de révolutionnaire, tout comme son voyage.

Laisser un commentaire